Pseudarthrose du scaphoïde

La pseudarthrose du scaphoïde est une pathologie du poignet caractérisée par une absence de consolidation d’une fracture de l’os scaphoïde. Dans cet article, découvrez les principaux symptômes d’une pseudarthrose du scaphoïde, les méthodes de diagnostic utilisées, ainsi que les traitements adaptés pour soigner cette pathologie.

Le carpe est une zone du poignet composé de 8 os différents et divisés en 2 rangées bien distinctes. Le scaphoïde est donc l’un de ces 8 os, et il se trouve au niveau de la première rangée du carpe au niveau de la partie la plus externe articulée avec le radius. Dans les suites d’une fracture du scaphoide, l’absence de traitement peut conduire à l’absence de consolidation. Lorsque la fracture n’a pas consolidé plus de 6 mois après le traumatisme, on parle de pseudarthrose du scaphoïde.

C’est une pathologie malheureusement fréquente pour deux raisons :

• le scaphoide est un os dont la vascularisation est A la suite d’un traumatisme comme une fracture, le scaphoïde a beaucoup de mal à cicatriser et à se consolider du fait de sa situation et de sa vascularisation particulière. Ainsi, lorsque la fracture du scaphoïde ne se consolide pas dans un délai maximal de 6 mois suivant un traumatisme, on parle alors de pseudarthrose du scaphoïde.

La pseudarthrose du scaphoïde se caractérise par des douleurs au niveau de la partie externe du poignet à la base du pouce. Au départ, les douleurs sont plutôt épisodiques et supportables, mais avec le temps, celles-ci deviennent relativement handicapantes. De plus, le poignet perd progressivement en force et en amplitude, ce qui rend plus difficile la réalisation des gestes du quotidien. Dans certains cas, la pseudarthrose du scaphoïde est totalement inaperçue pendant plusieurs mois ou années, mais c’est au cours d’un second traumatisme qu’elle se matérialise concrètement.

La pseudarthrose du scaphoïde est l’évolution naturelle d’une fracture du scaphoïde non consolidée après 6 mois. Cette pathologie peut toucher n’importe quelle personne et à n’importe quel âge.

Examen clinique

L’examen clinique du poignet permet au médecin de constater la présence de douleurs, ainsi que de perte de force et de mobilité au niveau de la partie externe du poignet du patient. Pour cela, le médecin peut utiliser plusieurs manœuvres comme la compression axiale de la première colonne, ou encore la pression de la tabatière anatomique. Cependant, un examen d’imagerie s’avère indispensable pour confirmer la pathologie.

Examen(s) d’imagerie

Les examens d’imagerie permettent de déterminer avec précision la présence d’une pseudarthrose du scaphoïde. Les multiples radiographies permettent de mettre en évidence une fracture du scaphoïde, tandis qu’un scanner permet de mieux caractériser la déformation. Une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) peut être demandée pour pouvoir étudier la vascularisation du scaphoïde.

Les fractures du scaphoïde peuvent évoluer vers une pseudarthrose. Lorsque ces pseudarthroses ne sont pas traitées, elles se transforment progressivement en arthrose du poignet, ultime étape de cette pathologie. Les lésions associées à la pseudarthrose du scaphoïde sont souvent confondues avec des entorses chroniques ou de simples douleurs persistantes à une fracture du scaphoïde. C’est pourquoi il s’avère primordial de consulter un spécialiste avant que la pathologie n’évolue trop et que la guérison totale soit compromise.

Traitement médical

Le traitement d’une pseudarthrose du scaphoïde est exclusivement chirurgical, il n’y a donc pas de traitement médical préalable.

Chirurgie

La chirurgie est le traitement adapté en cas de pseudarthrose du scaphoïde. En fonction de l’avancement de la pathologie, 2 types de chirurgie sont privilégiés :

• Cas de pseudarthrose du scaphoïde sans arthrose : dans cette situation, la chirurgie est dite « conservatrice ». Son but est la reconstruction du scaphoïde par retrait de la zone de fibrose et apport d’un greffon osseux. Pour cela, le chirurgien prélève le greffon au niveau du radius (greffe avec vascularisation) ou de la crête iliaque (greffe sans vascularisation) et réalise une synthèse par broche ou vis.
• Cas de pseudarthrose du scaphoïde avec arthrose : dans cette situation, la chirurgie conservatrice ne peut pas être mise en place. En cas d’arthrose peu avancée, le chirurgien réalise une résection de la pointe du radius. En revanche, en cas d’arthrose avancée, la chirurgie palliative doit être utilisée : le chirurgien effectue une résection de la première rangée du carpe, une fixation des 4 os interne, ainsi qu’une fixation totale du poignet.

Convalescence et rééducation

La consolidation d’une pseudarthrose du scaphoïde prend en moyenne 3 mois, en fonction de l’avancement de la pathologie et de l’âge du patient. L’arrêt de la consommation du tabac est impératif afin de ne pas compromettre la cicatrisation du scaphoïde, et particulièrement en cas de chirurgie avec greffe osseuse. Un suivi radiologique régulier est nécessaire pendant la période de cicatrisation pour contrôler la consolidation de l’os et l’absence de démontage du matériel d’immobilisation. Une fois la greffe consolidée, le matériel d’immobilisation peut être retiré par le médecin. La rééducation n’est mise en place qu’après la période d’immobilisation, et vise à restaurer l’amplitude articulaire ainsi que la force de serrage. Dans la plupart des cas, la reprise des activités sportives est possible environ 6 mois après l’intervention.

Risques et complications

Bien que les risques et complications d’une opération de pseudarthrose du scaphoïde soient rares, certains existent :

• un hématome peut se développer en cas d’une greffe prise au niveau de la crête iliaque ;
• une algoneurodystrophie avec une main gonflée, douloureuse, ainsi que des raideurs ;
• une infection avec la nécessité de mettre en place un traitement antibiotique ;
• une mauvaise consolidation du scaphoïde.

Le traitement de la pseudarthrose du scaphoïde permet d’éliminer les douleurs et d’éviter l’avancement trop important de la maladie. En revanche, quel que soit le traitement, le poignet ne retrouve pas l’intégralité de ses fonctions.