Arthropathie acromio-claviculaire
Parmi les pathologies de l’épaule, on retrouve ce qu’on appelle l’arthropathie acromio-claviculaire. Découvrez de quoi il s’agit, qu’est-ce qui est à l’origine de cette pathologie, quels en sont les symptômes, comment est effectué son diagnostic, et quels sont les traitements médicaux et chirurgicaux existants.
Définition de l’arthropathie acromio-claviculaire
Parmi les os qui composent la région de l’épaule (ceinture scapulaire), on retrouve l’omoplate et la clavicule (situés sur le dessus). Ces deux os sont indispensables au bon fonctionnement de l’épaule. L’articulation dite acromio-claviculaire est donc celle qui comprend l’extrémité latérale de la clavicule et celle de l’omoplate appelée acromion. Ces deux ensembles osseux, comme c’est le cas dans toutes les articulations, sont en contact l’un de l’autre via un tissu appelé cartilage. Le tout est sollicité dans tout mouvement de l’épaule et est donc particulièrement vulnérable. Par définition, l’arthropathie ou arthrose acromio-claviculaire se traduit par une détérioration / usure progressive du cartilage de cette articulation. En effet, avec le temps et à force de mobiliser cette zone, le cartilage fatigue. Il en résulte un contact anormal entre les os cités plus haut.
Cette pathologie de l’épaule peut être douloureuse et handicapante au quotidien. Elle peut également engendrer le développement d’excroissances osseuses (appelées ostéophytes), une irritation des tendons (arthropathie acromio-claviculaire et tendinite) et un conflit sous-acromial. Une prise en charge adaptée permet de soulager les symptômes.
Arthropathie acromio-claviculaire : causes et symptômes
La première cause de cette arthrose de l’épaule est l’âge du patient (elle touche plutôt les personnes plus âgées). En effet, avec le temps, l’articulation vieillit et le cartilage s’use tout naturellement et progressivement. Il est donc difficile de prévenir ce phénomène naturel. Il existe également des facteurs de risque liés à une activité professionnelle avec des gestes brusques ou répétitifs, le port de charges lourdes, le maintien d’une posture bras levés, ainsi que certains loisirs et certains sports pratiqués (rugby, judo…). En effet, plus l’articulation est sollicitée, plus le risque de dégradation est élevé. C’est pourquoi on retrouve également des patients jeunes (la trentaine). Une manière de ralentir l’apparition de l’arthrose est par exemple une adaptation des gestes et un réapprentissage du mouvement.
Le premier symptôme d’une arthropathie acromio-claviculaire est l’épaule douloureuse. La douleur peut d’ailleurs irradier dans la nuque. Elle se manifeste surtout lorsque le bras est mobilisé (mouvement d’abduction notamment), mais également pendant la nuit selon la position adoptée. L’épaule peut aussi être gonflée (oedématiée) localement à cause de la formation d’ostéophytes. Selon les cas, les gestes quotidiens peuvent être pénibles avec éventuellement une sensation d’accrochage à l’intérieur de l’épaule.
Arthropathie acromio-claviculaire : diagnosti
Examen clinique
L’objectif de l’examen clinique est de faire le bilan des douleurs ressenties. Cela commence par un interrogatoire et une palpation de l’épaule. Des gestes sont également demandés, par exemple avec le bras mis en abduction, coude plié, pour pouvoir localiser les douleurs et évaluer leur intensité. Rarement, il y a aussi la formation d’un kyste sous-cutané.
Examen(s) d’imagerie
Suite à l’examen clinique, les radiographies permettent de mettre en évidence et donc de diagnostiquer l’arthrose de l’épaule. Elles permettent en effet de repérer les zones atteintes. Elles peuvent être associées à un scanner pour visualiser l’intérieur de l’articulation de manière plus précise, par exemple pour repérer d’éventuelles excroissances (ostéophytes).
Enfin, dans certains cas, le diagnostic de l’arthropathie acromio-claviculaire peut être complété par une IRM. Le but est alors de repérer une éventuelle inflammation sous l’acromion ou encore un œdème osseux.
Pourquoi traiter / opérer l’arthropathie acromio-claviculaire ?
Lorsque le cartilage se dégrade, l’épaule peut devenir douloureuse, s’enraidir, ou bien constituer une réelle gêne dans le quotidien du patient. Au fil du temps, la dégradation articulaire continue (elle ne s’arrête pas par elle-même). Et alors que cette arthrose progresse, les symptômes peuvent s’accentuer et handicaper le patient de plus en plus, même pour la réalisation des gestes les plus simples. Par ailleurs, la pratique du sport contribue à accélérer l’usure de l’articulation. De même, cela peut entraîner d’autres pathologies de l’épaule comme une atteinte des tendons (arthropathie acromio-claviculaire et tendinopathie), un conflit sous-acromial, etc. C’est pourquoi il est important de mettre en place un traitement adapté le plus vite possible. Enfin, il est à noter que plus le phénomène est diagnostiqué tôt, plus il est facile de stopper son avancement.
Traitement de l’arthropathie acromio-claviculaire
Traitement médical
Le diagnostic d’une arthropathie acromio-claviculaire enclenche tout d’abord la mise en place d’un traitement médical. Il consiste en la prise d’antalgiques et en l’arrêt du sport ou geste générateur de douleur. La disparition des douleurs est le signe que cela fonctionne. Cependant, si celles-ci persistent, les professionnels de santé prescrivent au patient dans un second temps une ou plusieurs infiltrations de corticoïdes dans l’articulation (souvent sous radioscopie). Les douleurs peuvent évoluer par poussées et ce traitement médical peut être répété à l’occasion.
En cas d’échec de ces méthodes, il s’agit d’un stade plus avancé de la pathologie, et le recours à la chirurgie est considéré.
Chirurgie
L’opération chirurgicale pour soigner cette pathologie de l’épaule se nomme la résection ou décompression acromio-claviculaire. Elle se déroule en ambulatoire, le plus souvent sous anesthésie loco-régionale, mais parfois sous anesthésie générale.
L’objectif est de faire en sorte que l’acromion et la clavicule ne soit plus en contact et arrêtent donc de se frotter l’un contre l’autre. Pour cela, le geste chirurgical consiste au retrait complet (rabotage) des zones usées de cette articulation. Celles-ci peuvent être plus ou moins étendues selon l’avancée de l’arthrose (généralement 5-10 mm de rabotage). Le chirurgien passe par une incision cutanée et effectue l’opération sous arthroscopie (assistée d’une caméra) pour pouvoir repérer ces zones de manière précise. Il n’y a presque pas de cicatrice.
Suites post-opératoires
Convalescence et rééducation
L’os de la clavicule et celui de l’acromion n’étant plus en contact, les douleurs dans l’épaule disparaissent, mais de manière progressive. En effet, il est fort probable que le patient ressente des douleurs postopératoires dans un premier temps. Les suites opératoires consistent notamment en l’immobilisation du bras et de l’épaule par le port d’une attelle, le temps que les tissus cicatrisent correctement. Pendant toute sa convalescence, la consommation de tabac est déconseillée car elle peut compromettre la bonne cicatrisation des tissus. Le plus tôt possible, le patient pourra commencer des séances de rééducation, souvent dès le dixième jour. Associées à de l’auto-rééducation, elles visent à retrouver la mobilité de l’épaule, renforcer les muscles de l’articulation, et récupérer de l’autonomie.
Pour favoriser une bonne guérison, le patient doit éviter les gestes brusques ou répétitifs de l’épaule ainsi que le port d’objets lourds durant les premiers mois postopératoires. Selon sa capacité de récupération, il pourra reprendre le sport au bout de 2-3 mois. L’arret de travail dépend évidemment de la profession.
Risques et complications
La résection acromio-claviculaire est une opération de l’épaule sans risque ou complication particuliers. A titre indicatif, on peut cependant citer les éventuels risques postopératoires suivants :
- la formation d’hématome souvent traité par l’application de glace
- une mauvaise cicatrisation de la peau voire une infection comme dans toute intervention mais le risque est très faible
- une inflammation entraînant l’apparition d’autres pathologies (capsulite rétractile)
Résultats
Les résultats de l’opération de l’arthropathie acromio-claviculaire sont très bons. Le patient retrouve en effet une épaule fonctionnelle, et les douleurs disparaissent progressivement suite à l’opération. À terme, il peut de nouveau réaliser tous les mouvements quotidiens sans douleur handicapante, et il n’y a pas de récidive. Il devra cependant veiller à éviter tout traumatisme ou microtraumatisme lors du travail manuel ou du sport.
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Cette page a été rédigée par le Docteur Charles Schlur, chirurgien orthopédiste à Paris et spécialiste des pathologies du membre supérieur.