Pour certains patients, une intervention chirurgicale pour réparer une rupture des ligaments de l’épaule peut légitimement être source de stress. Pour prendre la meilleure décision, il faut alors bien connaître les conséquences fonctionnelles d’une rupture de la coiffe des rotateurs non opérée, soignée médicalement (kiné, infiltrations, médicaments).
Quels sont les risques d’une opération de la coiffe des rotateurs ?
Les séquelles après une opération de la coiffe des rotateurs sont relativement rares. Pour autant, l’appréhension que peut susciter cette opération de l’épaule s’avère compréhensible : toute intervention chirurgicale comporte sa part de risques, même s’ils sont maîtrisés. En dehors des risques généraux liés à l’anesthésie ou à l’acte chirurgical (surinfection, hématome, algodystrophie), les deux risques les plus spécifiques sont un défaut de cicatrisation, avec fissure persistante de la coiffe de l’épaule, ou une nouvelle rupture du tendon de l’épaule fragilisé. Face à une fissure de la coiffe de l’épaule ou une rupture itérative, qu’elle soit spontanée ou après un traumatisme, le chirurgien de l’épaule peut réintervenir dans certains cas, si l’état tendineux et l’état musculaire le permet.
Il n’y a pas d’âge limite pour une chirurgie des tendons de l’épaule : c’est une décision au cas par cas, en fonction de l’état du patient, de ses objectifs, de la taille de la lésion et de l’état musculaire. Une opération de la coiffe des rotateurs réussie suppose après une rééducation de qualité.
Quand toutes ces conditions sont respectées, que la motivation est présente, le résultat fonctionnel est meilleur avec une épaule réparée qu’avec une rupture persistante.
Quelles sont les séquelles d’une rupture de la coiffe des rotateurs ?
Une rupture des tendons de l’épaule évolue généralement vers un élargissement progressif de la lésion générale, au risque de créer un handicap fonctionnel de plus en plus marqué. Le risque à terme est d’être confronté à une rétraction tendineuse tellement importante, que la réparation chirurgicale de la coiffe des rotateurs ne sera plus possible, orientant vers une chirurgie plus lourde type prothèse épaule inversée.
Conséquences socio-professionnelles : peut-on travailler avec une rupture du tendon supra épineux ?
De manière générale, l’épaule doit être mise au repos pour limiter la douleur. Ces précautions peuvent aider à l’antalgie en cas de rupture partielle, mais restent inopérantes en cas de rupture totale (transfixiante) du tendon supra-épineux.
Conséquences fonctionnelles et lésionnelles d’une rupture de la coiffe des rotateurs
La mobilité et la stabilité d’une épaule résultent de l’interaction des composantes osseuses (articulation scapulo-humérale), musculaires et tendineux (supra-épineux, infra-épineux, petit rond et sous scapulaire). La rupture de la coiffe des rotateurs va donc s’accompagner d’une instabilité articulaire, favorisant la dégénérescence de l’articulation (arthrose ou omarthrose excentrée). Non seulement la lésion tendineuse risque de s’étendre, mais l’articulation de l’épaule va évoluer vers une arthrose plus ou moins importante, avec usure du cartilage, lésions prolifératives osseuses : l’articulation va devenir de moins en moins mobile, et de plus en plus douloureuse.
Conséquences médicales : rééducation d’une coiffe des rotateurs non opérée
Pour éviter des complications trop importantes en cas de non-réparation de la rupture des tendons de l’épaule, la rééducation fonctionnelle par un kiné est impérative, sur plusieurs mois. Elle vise à soulager la douleur, rétablir une mobilité la plus normale possible et renforcer les muscles des tendons restants. Une ou plusieurs infiltrations peuvent être proposées en complément. En cas d’échec, la solution chirurgicale doit être envisagée.