Rupture tendon grand pectoral
Peu commune, la rupture du tendon du muscle grand pectoral concerne surtout les sportifs. Dans cette page, retrouvez une description de ce mécanisme de déchirure, les causes et symptômes, les méthodes de diagnostic, et les traitements.
Définition de la rupture du tendon grand pectoral
D’une part, parmi les groupes musculaires qui contribuent au bon fonctionnement de l’épaule, on retrouve les pectoraux. On s’intéresse ici tout particulièrement au muscle grand pectoral. Il démarre à la partie haute de l’os du bras (plus précisément au niveau du creux axillaire) et couvre le thorax sur quasiment toute sa face avant. On distingue par ailleurs sa partie claviculaire (fixée sur la clavicule) et sa partie sterno-costale (fixée sur le sternum et les cotes). Il joue un rôle critique dans la réalisation de tous mouvements du membre supérieur (rotation, soulèvement ou abaissement les bras, bras vers l’intérieur…). D’autre part, les tendons sont les tissus fibreux et élastiques qui relient les muscles aux os. On parle alors de rupture ou déchirure du tendon grand pectoral lorsque celui-ci est trop étiré est se rompt. Cela se produit lors d’un traumatisme, en général lors d’un geste très brusque. Cette pathologie rare peut être plus ou moins grave selon le type de rupture. Elle est en tout cas très douloureuse, paralysante et souvent mal diagnostiquée car méconnue.
Rupture du tendon grand pectoral : causes et symptômes
Cette blessure, plutôt rare, concerne avant tout les jeunes sportifs masculins de la tranche d’âge 20-40 ans, et plus particulièrement ceux qui pratiquent la musculation des membres supérieurs. Cette déchirure musculaire résulte en effet d’une trop forte sollicitation et contraction du muscle grand pectoral. Cela peut être le cas lors d’un exercice appelé « le développé couché » pendant lequel le bras est mis en extension / rétropulsion. Se produit alors un traumatisme avec une rupture partielle ou complète du tendon (on parle également d’une tendinite ou tendinopathie du grand pectoral).
D’autres sports où le bras est mis en extension / abduction peuvent être concernés, comme par exemple le rugby, ski nautique ou encore les sports de raquette ou de lancer. On distingue également des facteurs de risque : un geste brutal, un manque d’échauffement ou d’étirement, des séances sportives trop intenses ou trop rapprochées, une fatigue musculaire, etc. Un entraînement progressif comprenant des échauffements, des étirements et du repos, et associé à une bonne hygiène de vie, peut donc permettre de prévenir un tel phénomène. Enfin, il existe aussi des patients non sportifs (plus rare) dont la déchirure musculaire est causée par des tâches quotidiennes.
Les symptômes se résument principalement en une douleur aiguë au niveau de la poitrine, de l’épaule et du bras. Celle-ci commence lors du traumatisme mais persévère même au repos. On remarque que lorsque le patient tousse ou respire fortement, la douleur empire, ce qui est bien un signe d’une atteinte du muscle grand pectoral. On constate également une perte de la force musculaire : le muscle est comme paralysé, incapable de bouger.
Rupture du tendon grand pectoral : diagnostic
Examen clinique
Le patient atteint d’une telle tendinite du grand pectoral présente une douleur brutale au niveau des pectoraux et de l’épaule accompagnée d’une perte de force musculaire et d’une grande difficulté à bouger son bras. Parfois, il peut y avoir un claquement audible. Le praticien repère également la présence éventuelle d’un hématome, l’apparition d’un gonflement (œdème) post-traumatique, et une déformation anatomique visible. Lors des tests de palpation, la douleur se révèle encore plus vive et sa localisation est précisée. Le praticien peut utiliser le côté sain pour comparer les résultats de ces tests cliniques. L’asymétrie peut être visuelle et se manifeste lors d’exercice.
Examen(s) d’imagerie
L’examen d’imagerie par la technique d’échographie permet de confirmer le diagnostic clinique. Grâce à l’IRM, sont également précisés : le type de lésion musculaire, son importance, sa localisation.
De part sa rareté, cette lésion est souvent sous-diagnostiquée car l’anatomie du tendon du grand pectoral est complexe.
Pourquoi traiter / opérer la rupture du tendon grand pectoral ?
Compte tenu des symptômes plutôt violents et handicapants, il est conseillé de consulter un médecin au plus vite. Une fois le diagnostic posé, la mise en place rapide d’un traitement adapté permettra au patient de ne plus sentir de douleurs, de retrouver une anatomie normale des pectoraux, de ne plus avoir de gêne fonctionnelle, et, dans le cas d’un sportif, de pouvoir reprendre les activités physiques normalement.
Traitement de la rupture du tendon grand pectoral
Traitement médical
Dans un premier temps, il est important que le patient cesse toute activité physique et minimise le risque d’impact sur la zone blessée. Il existe ensuite des méthodes non chirurgicales pour soulager une tendinite du grand pectoral. Elles passent notamment par le port d’une attelle ou d’un bandage et par des séances de rééducation avec un kinésithérapeute comprenant des exercices de renforcement musculaire. Des antalgiques permettent de soulager les douleurs, et l’application de froid peut aider à diminuer le gonflement. La reprise des activités est généralement possible après 1 à 3 mois. Néanmoins, il s’agit d’un traitement plutôt destiné aux personnes plus âgées car la récupération totale de la force n’est pas possible.
Chirurgie
La chirurgie est privilégiée pour les jeunes sportifs selon la gravité de la rupture. L’objectif de l’intervention est alors de reconstituer l’anatomie normale du muscle grand pectoral en réinsérant le tendon concerné sur l’humérus (os du bras). On parle d’insertion humérale. Pour cela, le chirurgien met en place des ancrages intra-osseux et réalise des sutures. Le tendon est ainsi à nouveau fixé sur l’humérus.
La réparation peut être proposée même à distance du traumatisme (plusieurs mois voire années).
Suites post-opératoires
Convalescence et rééducation
En résumé, les suites opératoires pour une telle opération des pectoraux consistent en :
- une première phase d’immobilisation stricte de la partie opérée et de repos afin de laisser le tendon cicatriser, 6 semaines ;
- des massages de la cicatrice ;
- puis une phase de mobilisation passive.
Le patient devra attendre 3 mois avant de reprendre toute activité (sportive en particulier) pour assurer une bonne cicatrisation et une récupération suffisante de la force musculaire du pectoral.
Risques et complications
Le patient sera informé des risques liés au geste chirurgical lors des consultations préopératoires (infection, atteinte des nerfs proches de la zone opérée…). Autrement, il existe peu de complications spécifiquement liées à l’opération d’une tendinite du grand pectoral. On notera qu’une nouvelle rupture est possible lorsque la durée de convalescence n’est pas respectée, ou suite à de nouveaux mouvements brusques.
Résultats
Le traitement d’une rupture du tendon du muscle grand pectoral a pour premier résultat la disparition les douleurs et de l’inconfort. Le patient retrouve une épaule, des bras, et un buste fonctionnels, et peut alors de nouveau réaliser les gestes du quotidien ou encore porter des charges lourdes sans peine. De plus, le gros avantage du recours à la chirurgie est ses très bons résultats quant à la récupération de la force musculaire. Le jeune sportif pourra donc tout à fait reprendre ses activités physiques. A noter qu’une opération précoce permet des résultats optimaux.
Poser une question à un spécialiste
Quelques questions de mes patients sur Google, auxquelles vous pouvez trouver réponse sur cette page :
- rupture tendon épaule quels symptômes ?
- peut on travailler avec une rupture du tendon supra épineux ?
- tendon pectoraux que faire ?
- durée de l’opération du tendon de l’épaule ?
- comment soigner une tendinite pectoral ?
- chirurgie tendon pectoral épaule à partir de quand ?
- déchirure tendon épaule douleur ?
- pectoraux poulie inflammée comment traiter ?
Prendre RDV avec le Dr Schlur à propos de la rupture du tendon grand pectoral
Cette page a été rédigée par le Docteur Charles Schlur, chirurgien orthopédiste à Paris et spécialiste des pathologies du membre supérieur.