Arthrose digitale interphalangienne distale

L’athrose digitale interphalangienne distale est une légion dégénérative qui affecte les articulations des doigts. Elle est diagnostiquée le plus souvent chez la femme en périménopause et s’associe le plus souvent à d’autres pathologies telles que l’arthrose du genou. Voici tout ce que ce vous devez savoir sur cette pathologie.

L’arthrose digitale est une pathologie qui fait intervenir les os, le cartilage, les ligaments et la synoviale. Elle fait aussi intervenir les éléments musculo-tendineux qui aident à mobiliser l’articulation. Si l’on sait que ces éléments agissent tous en conjonction, il est difficile de déterminer exactement quel est le premier élément mis en cause dans l’apparition des symptômes.

Sa manifestation clinique est assez variable d’un patient à un autre allant de l’absence totale de douleur à un ressenti clinique plus ou moins fort. Son traitement est avant tout médical et une chirurgie peut être envisagée dans les cas les plus symptomatiques.

Plusieurs études ont pu démontrer le rôle de la surcharge sur les articulations ou encore un déséquilibre sur les forces de l’articulation dans la cause de l’arthrose interphalangienne. D’autres estiment en revanche qu’il s’agit du vieillissement de la couverture cartilagineuse auquel viennent s’ajouter d’autres facteurs tels qu’héréditaires, biomécaniques, métaboliques, etc. L’arthrose interphalangienne touche en majorité les femmes qui, souvent, ont une à plusieurs personnes dans leur famille atteintes de ces mêmes pathologies.

Concernant les signes cliniques, l’arthrose digitale interphalangienne se manifeste de plusieurs manières :

• Un gonflement (œdème) de l’articulation : qui correspond au gonflement de la synoviale, notamment des deux côtés de l’articulation. Des douleurs plus ou moins fortes peuvent évoluer en de véritables « crises d’arthrose ».

• Une déformation dorsale ou latérale de l’articulation : ce sont des formations dorsales des articulations et qui s’arrondissent au niveau volume. Pas toujours douloureux, ces nodules sont surtout très disgracieux. Il peuvent correspondre à de l’os (ostéophytes) ou à des kystes associés (pseudo-kyste mucoïde).

• Un désaxement de l’articulation : elle se traduit par un effondrement asymétrique de la structure anatomique de l’articulation. Chez certains patients, cet aspect disgracieux de l’articulation est très mal accepté.

• Une diminution de la mobilité : elle est presque indispensable en cas d’arthrose digitale interphalangienne, car l’articulation perd en souplesse. Le plus souvent, elle est très progressive.

En dehors des signes évoqués, il faut réaliser une série d’examens afin de déterminer avec exactitude l’ampleur de la pathologie.

Examen clinique

L’examen clinique d’une arthrose digitale interphalangienne distale révèle parfois la présence d’un kyste sous-cutané avec un contenu gélatineux. Les douleurs associées sont variables et le kyste peut varier en taille (kyste fluctuant).

Examen(s) d’imagerie

La radiographie standard permet de déceler le stade d’avancement de la pathologie. Dans ce cas, les signes à observer sont :

• L’ostéophytose
• La condensation ou ostéosclérose de l’os sous-chondral
• Les géodes ou kystes sous-chrondaux

Potentiels examens complémentaires

Pour établir le diagnostic de l’arthrose digitale interphalangienne de la main, il faut prendre en compte les modifications radiologiques qui sont assez communes aux autres atteintes arthrosiques :

• Le pincement de l’interligne : la distance entre les reliefs osseux des deux phalanges atteintes diminue. De plus, le croisant noir est plus fin que pour une articulation normale.
• L’altération des contours osseux : qui déforme le contour osseux et qui est responsable de la déformation des os des doigts.
• La perte de l’axe articulaire : qui s’accompagne toujours d’un effondrement asymétrique du contour articulaire.

L’arsenal thérapeutique est malheureusement assez faible. Les lésions constatées sont irréversibles et tout traitement visera à calmer les symptômes mais en aucun cas à guérir.

Il est capital de ne traiter que les patients qui se plaignent car cette pathologie est parfois extrêmement bien tolérée malgré une atteinte radiologique importante.

Traitement médical

Si l’on sait que l’arthrose digitale peut prendre différents aspects, le traitement doit d’abord se faire sur le plan médical avant d’envisager la solution chirurgicale. Pour le traitement médical, les antalgiques sont associés aux anti-inflammatoires en cas de crises douloureuses. Pendant une crise, le médecin prescrit au patient des attelles nocturnes afin de soulager.

Chirurgie

Pour l’intervention chirurgicale, elle fait appel à divers procédés dont :

• La mise en place d’une prothèse articulaire : cette solution n’est jamais proposée sur l’interphalagienne distale, car c’est une technique difficile et la prothèse à mettre en place doit être suffisamment petite. De plus, les contraintes liées au mouvement de la main rendent l’opération peu fiable avec un risque élevé de complications de la prothèse.
• L’arthrodèse : c’est sans doute l’option chirurgicale la moins discutée chez les médecins, car plus fiable. Elle consiste à souder l’articulation dans une position en extension ou légère flexion pour l’interphalagienne distale. Un délai de 6 à 8 semaines est toutefois nécessaire pour retrouver un usage normal de la main.

Pour une arthrodèse, une attelle complémentaire est nécessaire le temps de la consolidation. Toutefois, le doigt n’est pas immobilisé, mais la main doit être utilisée avec précaution.

Convalescence et rééducation

La rééducation après cette intervention n’est pas nécessaire.

Risques et complications

Comme toute intervention chirurgicale, le risque de complication est réel, mais sont rares : hématome, infection, algodystrophie. En cas d’arthrodèse, on peut noter une absence de consolidation et celle-ci peut parfois nécessiter une nouvelle intervention. Pour les prothèses, il existe des complications spécifiques que sont : l’infection, la fracture de l’implant, la luxation, etc.

Ces différentes étapes permettent souvent d’obtenir des résultats satisfaisants. Cependant, la déformation du doigt peut persister et le patient doit apprendre à vivre avec cette déformation inesthétique.

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