Fracture de l’apophyse unciforme de l’os crochu

Parmi les fractures du poignet, on peut citer la fracture de l‘apophyse unciforme de l’os crochu. Dans cette page, découvrez où se trouve cet os particulier, quel mécanisme engendre sa fracture, quelles sont les méthodes de diagnostic, et en quoi consistent les différents traitements.

Le carpe (poignet) est situé entre les os de l’avant-bras et ceux de la main. Il est constitué de 8 petits os, répartis sur 2 rangées. Parmi ceux de la deuxième rangée, c’est-à-dire ceux du côté de la main, on retrouve l’os crochu, aussi nommé hamatum. Il est situé sur le bord ulnaire, autrement dit du côté du cubitus. En forme de triangle, il se distingue par une petite partie crochue sur sa phase antérieure, appelée apophyse unciforme ou encore hamulus. Ainsi, la fracture de l’apophyse unciforme de l’os crochu correspond à une fracture de cette petite partie osseuse du poignet. Par ailleurs, cette fracture peut être déplacée ou non. Elle est plutôt rare : les chiffres montrent qu’elle ne représente en effet que 1,5% des fractures du poignet.

La fracture de cet os crochu est typiquement causée par un traumatisme, et plus précisément par un choc violent ou à des impacts répétés à cet endroit. Elle fait partie des fractures rares, et concerne particulièrement les adeptes de certains sports : golf, tennis, et squash. L’os peut par exemple se briser suite à un mauvais coup droit au tennis. Il existe également des facteurs de risque comme l’ostéoporose (fragilité osseuse), la présence de kystes osseux, d’une tumeur, la ménopause, etc.

Lorsque cet os est brisé, le sujet ressent des douleurs vives sur le bord ulnaire de son poignet, associées à une gêne rendant impossible la pratique sportive. A ces symptômes peuvent également s’ajouter une inflammation et un hématome. Avec le temps, ces signes s’accentuent et la douleur peut s’étendre jusqu’aux 2 derniers doigts de la main (annulaire et auriculaire).

Examen clinique

Le premier signe clinique indicatif de la fracture de l’apophyse unciforme de l’os crochu est la douleur localisée au niveau de la face interne du poignet, et plus précisément au bord ulnaire. Lors de la consultation, le praticien teste l’intensité de cette douleur à la palpation et lors de différents mouvements de la main : flexion, extension, et abduction-adduction. Cette douleur vive est associée à un éventuel gonflement et à une gêne réelle lors de la pratique des sports cités plus hauts.

Examen(s) d’imagerie

Pour pouvoir confirmer le diagnostic, il faut réaliser un examen radiologique. Celui-ci consiste en la prise de clichés standards du poignet, mais également de clichés obliques. Pour cela, le poignet doit être mis en extension forcée (on parle d’incidence du canal carpien). Il est ainsi possible de repérer la fracture.

Potentiels examens complémentaires 

Parmi les éventuels examens complémentaires, on peut citer le scanner, qui permet de visualiser avec certitude la fracture.

Cette fracture est douloureuse et ne permet plus au sportif de pratiquer son sport. S’il veut reprendre ses activités physiques, il est donc important qu’elle soit prise en charge. De plus, un os de poignet brisé peut entraîner des lésions des tissus proches : des vaisseaux sanguins, des muscles, des tendons, des nerfs, de la peau, etc. Un diagnostic et un traitement précoces vont donc permettre d’empêcher la fracture d’endommager davantage le poignet.

Traitement médical

Le traitement médical orthopédique est choisi lorsque la fracture est récente et qu’il n’y a pas de déplacement osseux. Le poignet est alors immobilisé par un plâtre antibrachiopalmaire (manchette thermoformée) pendant environ 6 semaines. La particularité de ce plâtre est qu’il laisse les 3 premiers doigts de la main libres et immobilise les 2 derniers en position de flexion.

Chirurgie

L’opération chirurgicale de la fracture de l’apophyse unciforme de l’os crochu du poignet consiste en une exérèse (autrement dit un retrait) du fragment osseux. En fonction de la taille du fragment, une synthèse par vis peut etre réalisée. Elle se déroule sous anesthésie locorégionale. Cette opération du poignet est indiquée dans les cas suivants :

• une fracture déplacée ;
• pseudarthrose douloureuse.

Convalescence et rééducation

Le patient peut commencer à reprendre son activité sportive au bout de 2 mois. Néanmoins, il faut parfois attendre jusqu’à 1 an (selon les cas) pour retrouver complètement les capacités fonctionnelles du poignet.

Risques et complications

De manière générale, les opérations chirurgicales de la main et du poignet comportent des risques communs (mais faibles). On peut par exemple citer une mauvaise cicatrisation, la persistance du gonflement postopératoire, ou encore l’algodystrophie. Il existe peu de risques et complications spécifiquement liés à la prise en charge de la fracture de l’os crochu du poignet.

Lorsqu’elle est traitée, la fracture de l’apophyse unciforme de l’os crochu (autrement dit de l’hamulus de l’hamatum) n’est plus douloureuse. Le poignet retrouve son usage fonctionnel et peut de nouveau réaliser les mouvements normaux. Il récupère également sa force musculaire. Et enfin, le patient (typiquement golfeur ou encore tennisman) peut reprendre ses activités sportives après plusieurs mois.