Epicondylite – Tennis elbow
Zoom sur l’épicondylite, une lésion des tendons du coude particulièrement douloureuse : définition, causes et symptômes, diagnostic et traitement, suites opératoires.
Définition de l’épicondylite
Il existe de nombreuses maladies pouvant affecter le coude, dont l’origine peut être inflammatoire ou suite à un traumatisme. Parmi elles, l’épicondylite est la plus commune.
L’épicondylite est aussi connue sous le nom de « tennis elbow ». Il s’agit de l’une des atteintes tendineuses les plus fréquentes du coude. Elle touche entre 1 à 3% de la population adulte française, en particulier les 35-60 ans.
Comme son nom l’indique, le tennis elbow prédomine chez les joueurs de tennis et autres sports de raquette : la moitié d’entre eux souffrent d’un tennis elbow au moins une fois dans leur vie. Mais il s’agit aussi d’une maladie professionnelle, survenant également lors de gestes répétés au travail.
Elle concerne les tendons liés à l’épicondyle latéral (une des parties de l’humérus située sur le côté externe du coude). Ces fibres tendineuses sont inélastiques : elles fixent les muscles épicondyliens sur l’épicondyle. Ces muscles sont utilisés pour différents gestes : rotation de l’avant-bras, extension des doigts et du poignet.
Causes et symptômes de l’épicondylite
En cas d’épicondylite, ces tendons épicondyliens sont lésés, entraînant un coude très douloureux. Cette douleur irradie vers l’avant-bras, et se réveille lors des gestes sollicitant le coude (position bras tendu, mouvements de rotation du bras…). Ces symptômes peuvent s’étaler dans le temps, durer de quelques semaines à plusieurs années.
Les causes du tennis elbow sont une sollicitation répétée ou une sur-sollicitation du coude, du poignet, de la main, ou du bras. L’épicondylite peut être causée par des gestes répétés au travail (travail sur l’ordinateur, ouvrier…), par un faux mouvement ou suite à un effort sportif intense.
Par ailleurs, certains facteurs de risque pourraient favoriser cette fragilisation tendineuse, tels que le diabète ou le tabagisme.
Epicondylite : diagnostic
Examen clinique
Le diagnostic de l’épicondylite du coude se fait en premier lieu par un examen clinique. Le praticien observe les différents symptômes rencontrés par le patient. Par la palpation, il peut également constater si le coude est sensible ou douloureux.
Ensuite, il peut demander au patient de réaliser différents exercices, tels qu’étirer et fléchir l’avant-bras, le poignet et la main, tout en soumettant le coude à une résistance. Des douleurs lors de ces mouvements signifient généralement qu’il s’agit bien d’une épicondylite.
Comme dans toutes les tendinites, la douleur est ressentie à la palpation, à l’étirement et à la contraction forcée du tendon douloureux.
Examen(s) d’imagerie
Selon les cas, le praticien peut également demander à réaliser des examens d’imagerie (IRM, échographie…). Cela permet de repérer et déterminer précisément les lésions tendineuses et de trouver le traitement le mieux adapté.
Ces examens permettent également d’éliminer un diagnostic différentiel tel qu’une atteinte articulaire ou bien une compression du nerf radial (EMG).
Pourquoi traiter / opérer l’épicondylite ?
L’épicondylite du coude est assez douloureuse, et gêne le patient lors des mouvements quotidiens. Mettre en place un traitement est essentiel.
En cas de symptômes persistants malgré le traitement médical, il convient d’envisager une intervention chirurgicale. Cette opération donne des résultats aléatoires et ne doit être envisagée qu’en dernier recours.
Traitements de l’épicondylite
L’épicondylite du coude est assez douloureuse, et gêne le patient lors des mouvements quotidiens. Mettre en place un traitement est essentiel.
En cas de symptômes persistants malgré le traitement médical, il convient d’envisager une intervention chirurgicale. Cette opération donne des résultats aléatoires et ne doit être envisagée qu’en dernier recours.
Traitement médical
Le traitement médical de l’épicondylite du coude se fait à base de médicaments et de repos. En effet, mettre au repos les tendons lésés est indispensable. Ce repos est permis par le port d’une orthèse en légère extension du poignet. Une position adaptée derrière un ordinateur est capitale (souris ergonomique, coussin sous les poignets pour taper sur le clavier).
Par ailleurs, des séances de kinésithérapie peuvent s’avérer bénéfiques, avec des massages réalisés de manière perpendiculaire au tendon (massages transverses profonds).
Une infiltration de corticoïdes peut être proposée afin de passer un cap douloureux. Les infiltrations de PRP souvent guidées sous échographies semblent donner des résultats prometteurs.
Chirurgie
La chirurgie ne doit etre proposée qu’en cas d’échec d’un traitement médical bien conduit. La méthode couramment utilisée est appelée « désinsertion musculaire ». Elle consiste à sectionner le tendon et à en retirer les parties lésées.
Selon les cas, le praticien peut utiliser une autre méthode, la « plastie d’allongement ». Après avoir incisé le muscle, il le recoud de manière à l’allonger : moins tendu, celui-ci tire moins sur les tendons.
Pour l’épicondylite du coude, l’opération chirurgicale dure entre 20 minutes à 1h en moyenne. Elle a lieu sous anesthésie locorégionale. La sortie du patient peut se faire le jour même (ambulatoire).
Suites post-opératoires
Convalescence et rééducation
Après l’opération de l’épicondylite, le bras et le poignet doivent être immobilisés pendant 2 semaines, dans une attelle.
Des séances de rééducation sont à réaliser par la suite, afin de retrouver la pleine mobilité du coude et de renforcer les muscles.
Quant à la reprise des activités, le travail peut généralement être repris 8 semaines après l’opération. Pour le sport, cela devra attendre 1 mois supplémentaire.
Risques et complications
Comme pour toute opération chirurgicale, la chirurgie de l’épicondylite a son lot de risques. Cela peut être un hématome, une raideur de l’articulation, une infection, une réaction inflammatoire… Toutefois, ces complications sont exceptionnelles.
Résultats
Après l’intervention chirurgicale de l’épicondylite, les résultats sont aléatoires. Les douleurs disparaissent pour 50% des patients, sont atténuées dans 25% des cas et inchangées dans 25% des cas. La majorité retrouve la pleine mobilité de leur coude en quelques mois. Néanmoins, la pratique de certains sports et le port de charges lourdes peuvent rester difficiles. Un reclassement professionnel doit parfois être envisagé auparavant.
Poser une question à un spécialiste
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Prendre RDV avec le Dr Schlur à propos de l’épicondylite
Cette page a été rédigée par le Docteur Charles Schlur, chirurgien orthopédiste à Paris et spécialiste des pathologies du membre supérieur.